Petite sieste (-Caroline-)

J'avais envie de me reposer. Le problème, c'est qu'il y avait déjà du monde dans la chambre bleue. J'essayais donc ma chambre dans la chambre rose. J'trouvais ça un peu con de séparer les mecs et les filles. Du coup, j'devais me taper tous les ronflements. J'allais très certainement faire en sorte de changer de chambre d'ici peu. J'entre donc dans la pièce, vide, ouf, puis je me dirige vers le fond. Je m'allonge sur un lit au pif puis ferme les yeux. Du silence, ça fait du bien.

Les après-midis sont longues dans la maison des secrets ; quand la voix ne nous réserve pas de surprise bien sûr. Si longue qu'on les passe généralement à ne pas faire grand chose. Il y a celles qui se dort la pilule au soleil, ceux qui se mettent au sport, ceux qui restent allongé... puis il y a les autres. Et cet après-midi j'étais bien décidée à ne pas faire partie des personnes actives. Sieste. C'est décidé. Je me rends donc dans ma chambre, la chambre rose. Je pensais que cette dernière serait déserte ; oui, ici, les filles sont plus du genre à rester sur un transat que sur un matelas -il faut avoir un beau teint, comprenez. Mais à ma grande surprise, un visiteur s'y était installé. Je m'approche de ce dernier qui n'était autre qu'Ali. “Tu as décidé de rejoindre le repère du sexe fort ?” demandai-je amusée, sous un large sourire. “C'est pas que ça me dérange, mais tu es sur mon lit.” ajoutai-je, toujours ce même sourire sur le bout des lèvres. Finalement, je n'attends pas qu'il se décale pour venir m'allonger sur le lit se trouvant juste à côté.

J'étais dans mes pensées et il y avait de fortes chances pour que je n'arrive même à m'endormir. Finalement, j'entendis la porte s'ouvrir alors mon regard s'y dirigea. Il s'agissait de Caroline. Sa première réplique me fis rire. "Le sexe fort ? Tu es sûre de toi là ?" Vu la couleur de la chambre, ça faisait pas très thug il fallait l'avouer. Elle me fait ensuite remarquer que je suis installé sur son lit, avant de prendre place sur celui d'à côté. "Ah merde. Tu veux le récupérer ?" Ça ne me dérangeait pas d'aller sur un autre après tout. Enfin, il s'agissait de Caroline. Alors ça ne me dérangeait même pas de le partager avec elle en fait. "Toi aussi tu viens chercher un peu de calme ?" C'était le bordel dans toutes les autres pièces de la maison. Faut dire qu'on est nombreux en ce début d'aventure.

Il remit ma réplique en question. J'esquissai un léger rictus avant de reprendre, confiante. “Bien sûr. Tout le monde le sait, les femmes ont le pouvoir.” Je pointe ça comme une certitude. Faussement trop féministe, je dois bien avouer que pourtant notre repère n'envoie pas du... "lourd". Le rose, c'est sympa. Trop de rose, c'est dégueulasse. Il me demande ensuite si je veux récupérer mon lit; je hoche négativement la tête, de toute manière, maintenant, j'étais sur celui d'à côté. Il me questionne ensuite sur les raisons de ma venue dans la chambre. Le calme, oui, en grande partie. “Oui, je me suis dit qu'un peu de calme et une bonne sieste dans cette maison de fou ne me feraient pas de mal... ” je dis ça sous un léger rictus. Maison de fou, oui, c'est le cas de le dire. “Et toi ? Tu fuis tes camarades ou c'est juste que tu préfères la compagnie féminine ?” je lui retournais sa question, mais en proposant de nouvelles options. Je le regarde, perplexe, essayant de trouver de moi-même la réponse. “Je mise sur la compagnie féminine. En plus, t'as de la chance, t'es tombé sur la meilleure !” lançai-je plutôt fière de moi, même si mon ton et mon sourire confirme mon ironie.

Je ris légèrement en la regardant. "Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer en entendant ce genre de bêtises". J'étais loin d'être macho. Au contraire, je mettais les filles et les mecs sur un pied d'égalité. Pour moi, y'avait pas de sexe fort. Mais j'aimais bien jouer sur ce terrain là de temps en temps. Je lui demande par la suite la raison de sa venue ici, tandis que la belle blonde prend place sur le lit d'à côté. "C'est vrai que ça fait du bien.." Elle me demande ensuite ce que je suis venu cherché à mon tour. Mais elle décida de répondre elle même. Je souris. "Ça va les chevilles ?" J'hausse les épaules. "Si t'es la meilleure, il faut me le prouver". J'pouvais pas vraiment encore donner mon avis sur la question après tout. "Mais qui c'est ? J'suis ptêt venu ici dans l'espoir que tu me rejoignes.." Laissons planer le doute, pour lui faire plaisir.

“tu peux pleurer... ” lui répondis-je à sa réplique, un brin machiste. Néanmoins, je ne le prends pas au sérieux. Je pense qu'il se prête au jeu, comme je m'y prête moi-même en passant pour la fervente féministe.

Il confirme mes propos. Ca fait du bien. Ô oui, le calme est une denrée rare dans cette maison. Je lui retourne sa question avant d'y donner une réponse de moi même. Si ça va mes chevilles ? Je ris doucement avant d'écouter le défi qu'il me lance : le prouver. Un sourire malicieux s'étend sur mes lèvres. Puis il poursuit ; peut-être qu'il serait venu ici dans l'espoir que je le rejoignes. Je pouffe un léger rictus mais reprend vite mon sérieux. “J'en suis même certaine.” annonçai-je, sous un faux air convaincu. “Au point que pour ne pas me louper, tu t'es installé sur mon lit” Comme ça, ça semblerait presque perspicace. Puis pour appuyer un peu plus mon observation, je lui rétorque. “Je fais souvent cet effet là.” Histoire de le rassurer... Oui, mes chevilles vont bien ! Néanmoins, je clôture ma réplique dans un nouveau rictus, preuve de mon manque de sérieux.

Je souris en l'écoutant. J'suis capable de pas mal de choses, mais pleurer sur commande j'ai pas encore appris. Du coup, j'attendrais un peu. Elle continue par la suite de se vanter, de plus en plus. Si elle ne se mettait pas à rire un peu à chaque fin de phrase, je pourrais presque la prendre au sérieux. Enfin, elle devait savoir qu'elle était quand même loin d'être moche. Après tout, elle frôlait la perfection physiquement. Mais si elle pouvait éviter de le crier sur tous les toits. "Tu te crois si irrésistible ?" Je souris légèrement. Personne ne l'est. Même moi, avec mes yeux clairs. Suffit d'avoir de la volonté pour résister à n'importe qui, après tout. C'est souvent l'effet qu'elle fait ? Je ris légèrement. "Si c'est le seul effet que tu fais.." Ouai, c'est pas grand chose finalement. Elle pourrais quand même me faire un peu plus d'effet que là. C'est vrai, j'ressens pas grand chose là.

“je ne crois rien, j'observe...” répondis-je doucement. N'allez pas croire pour autant que je conforte le fait que je me trouve irrésistible, je mettais simplement une raison sur le doute qu'il avait émis. Même si mon sourire ne se dérobe plus de mes lèvres, je l'observe un peu plus attentivement. Si j'étais irrésistible, je me demandais bien comment lui, on devait le qualifier. Son regard était tout simplement époustouflant ; un de ces regards qu'on rencontre rarement. Celui dans lequel on peut facilement se perdre. Mais il n'en était pas moins déplaisant à contempler. Ainsi, j'écoute ce qu'il me rétorque. Il me provoquerait presque. Je ne sais pas si c'est le seul effet que je fais. Je ne sais même pas si c'est l'effet que je fais, au final. Mais plutôt que de débattre autour des effets que je fais ou non, je préfère lui répondre, en entrant dans son jeu. “Je te laisserais le découvrir par toi même..”

Je souris légèrement. Elle avait du répondant, c'est évident. Je ne saurais même pas dire si elle plaisantait ou non.. Après tout, je ne la connaissais pas depuis très longtemps. Bon, c'est vrai que dans cette aventure, tout va beaucoup plus vite et on apprend plus rapidement à cerner les gens. Du coup, j'pense qu'elle plaisante. Enfin, à moitié. Car elle a quand même de l'assurance. Elle est belle, le sait et en joue probablement. Elle a l'air d'être joueuse, alors elle était tombée sur le partenaire idéal pour ça. Je souris, me redressant. "Okay. Alors je te propose un jeu". Je la regarde en souriant légèrement. "On se fixe dans les yeux et on voit lequel des deux détourne le regarde en premier". Je hausse les épaules. "Comme ça, on voit lequel des deux sera le plus irrésistible". Elle pourra rien face à mon regard, c'est gagné d'avance. Et par la même occasion, on verra lequel fait plus d'effet à l'autre.

Un jeu ? Me proposer un jeu ? Aller ! J'attends impatiemment qu'il poursuive, histoire de découvrir ce qu'il me couve. Et la suite arrive aussitôt. Un jeu de regards, pour déterminer le plus irrésistible des deux. Les règles sont attrayantes. Et rien que par fierté, le gain l'était tout autant. Pourtant, je trouvais qu'il y avait quand même avantage pour l'un des deux joueurs, et ce n'était pas moi. “c'est de la triche, pour toi c'est gagner d'avance.” lui dis-je amusée en pointant son regard du bout de ma main. “Mais aller, c'est pas grave, je joue quand même.” me repris-je ensuite en venant m'assoir en tailleur face à lui. Je m'installe dans la position adéquat, place mes mains sur mes cuisses avant de poser mon regard sur celui de mon camarade. Le défi était lancé. Et à peine l'était-il qu'un large sourire avait déjà pris place sur mon visage. Combien de temps j'allais tenir ? Aucune idée. Pas longtemps, sans doute, mais aller, je vais faire un effort et me montrer combative.

Je ris légèrement lorsqu'elle me dit que c'est gagné d'avance pour moi. "Ah tu vois. Tu sais déjà que tu peux pas me résister". Je continue de la taquiner un peu. C'est bon enfant. Je sais que j'ai un regard qui en a fait craqué plus d'une. Je ne m'en vante pas, mais on me l'a dit tellement de fois que j'ai fini par y croire. Caroline décide tout de même de jouer le jeu. Intéressant. Elle s'approche alors de moi pour qu'on soit moins éloigné. Finalement, le jeu est lancé. Je remarque un sourire sur son visage, sans pour autant baisser les yeux. Un sourire s'installe ensuite également sur le mien. Je continue de la regarder sans rien dire. Je n'ai pas forcément l'intention de la déstabilisée. Elle tient un peu, alors j'augmente la difficulté. J'approche mon visage du sien et m'arrête à une distance qui n'est presque plus raisonnable. Elle ne pouvait vraiment pas voir grand chose d'autre que mes yeux là.

Mon commentaire sur le manque d'équité le fait rire. Et il s'en sert même pour me lancer une nouvelle vanne. Maintenant, c'est moi qui ne lui résiste plus. Je souris d'autant plus, sans pour autant lui répondre. Laissons planer le doute. Puis le jeu prend forme. Je suis donc là, face à lui, le regard fixé dans le sien, avec le but ferme de ne pas m'en détacher avant que lui ne le fasse. Et comme si la tâche n'était pas assez compliquée comme ça, il vient corser le tout. Il approche dangereusement son visage du mien. Si proche, que désormais, mes yeux ne pouvaient que voir les siens. Concrètement, il venait m'assaillir. Ce n'était pas moins perturbant, mais je gardais tant bien que mal mon sérieux et ma foi dans la victoire. Mais mes chances se réduisaient peu à peu, et ça se sentait ; alors que mon sourire s'accentuait de plus en plus, j'essayais d'échapper au sérieux et à la douceur de son regard en grimaçant légèrement. Tout est bon à essayer, au point où j'en suis.

J'avais clairement échangé les rôles en quelques secondes. Elle avait prétendu que j'étais venu dans la chambre dans le but de la voir. Au final, c'est elle qui allait se prendre dans son propre jeu. Comment ? En misant tout sur mon regard clair. Je souriais donc, me rapprochant d'elle pour la faire craquer. Ça ne marche pas des masses, puisque Caroline en profite pour faire quelques grimaces. Comme si ça allait fonctionner. Je ris légèrement, mais je ne bouge pas d'un poil. Mon regard pénètre le sien. Je dois avouer que la belle blonde me fait quand même de l'effet et que si je n'avais pas de mal pour ne pas détourner le regard, j'avais en revanche beaucoup plus de mal à ne pas l'embrasser. C'est l'effet d'une jolie fille à cette proximité de moi. Je décide de m'approcher alors encore un peu plus, tant qu'à faire. Finalement, je joue avec mon nez sur le sien, lui donnant donc un baiser esquimau comme on s'amuse avec les enfants. Faut qu'elle craque, sinon j'vais pas tenir.

Le défi se révélé de plus en plus difficile. Je prenais sur moi afin de ne pas me détacher de son regard. Ce n'est pas qu'il n'est pas attirant, tout au contraire ; il l'est bien trop, et c'est sans doute pour cela que s'est si compliqué d'y rester figer. A croire que j'avais peur de m'y perdre, littéralement. La vérité, c'est que ce qu'il en dégageait était atrocement troublant. Si troublant que ça en devenait gênant, en quelque sorte. Alors oui, se serait facile de se laisser bercer par ses doux yeux, mais je risquerais sans aucun doute de m'y bruler les ailes au passage. Alors je me la joue plus finement. J'use du ridicule pour rendre la situation un peu moins... troublante ? Pourtant, il ne se dérobe toujours pas. Au contraire, il décide de jouer un peu plus avec le feu en s'approchant plus encore de moi. Si près qu'il en arrive à jouer avec mon nez du sien. Je ne peux m'empêcher de rire à cette nouvelle approche. Nos âneries enfantines terminées, je recule intuitivement mon visage pour rester à quelques centimètres pourtant du sien. Et là, je ne sais pas pourquoi, mais, alors que je me régalais de ses iris argentés, mes yeux glissent un cours instant sur ses lèvres, observer son sourire, pour remonter directement sur son regard. Trop tard. Je me rends compte de la boulette aussitôt. “oh non, non, non” Je passe mes mains sur mon visage. Quelle déception. J'étais pourtant bien partie ! Il a fallu d'une demi seconde, et voilà ! “ça ne compte pas ! J'ai pas fait exprès !” Je me justifie, même si je sais que ça ne va sans doute pas changer grand chose. Mais je le fais. Après tout, c'est de sa faute.

C'était mon idée ce petit jeu. Et pourtant, je risquais fortement de m'en mordre les doigts. Je restais donc face à elle sans bouger. Je jouais ensuite avec son nez pour qu'elle craque et regarde ailleurs, ou alors pour qu'elle se mette à rire. En effet, elle rit un peu, mais décide de se reculer pour me regarder d'un peu plus loin. Très bien, moi, je ne détournerais pas mon regard. Si quelqu'un entrait dans la chambre, il se demanderait bien ce qu'on pouvait être en train de foutre. Mais même si ça devait arriver, je ne bougerais pas. C'est fou, moi qui était plus attiré par les brunes en général, je devais avoué que les deux filles les plus attirantes de la maison étaient blondes. Et évidemment, Caroline en faisait partie. Cette dernière divagua, regarda mes lèvres un court moment avant de reposer son attention sur mes yeux. Je souris finalement, le mal était fait. "Je te l'avais dit !" Me contentais-je de répondre, victorieux. Je me réinstalle alors sur son lit, m'allongeant de tout mon long avant de lui sourire. "Pour la peine, je dors là ce soir". Et oui, on avait rien parié, mais j'ai décidé que je l'avais mérité.

Le jeu avait pris fin, par ma faute. J'avais perdu... C'était prévisible, pourtant, je gardais tout de même l'espoir d'attraper la victoire. C'était sans compter sur ma débordante gourmandise ; j'avais simplement à me contenter de le regarder, dans les yeux; mais non, il fallait que mes yeux s'égarent aussi sur ses lèvres. Si il avait était moche, le défi aurait été bien moins compliqué. Mais malheureusement -ou bien heureusement, il est loin de ressembler à un pouilleux. Du coup, c'est à lui que revient la victoire. Malgré qu'elle soit mérité, je la conteste tout de même. Il se contente lui de me rappeler qu'il me l'avait dit. Il avait raison. Je soupire, joue la mauvaise perdante. Puis il se réinstalle sur mon lit, s'y allonge, pour ajouter ensuite que du coup, il dormirait ici ce soir. Je l'observe attentivement, perplexe. “et moi je dors dans le jardin, du coup ? ” demandai-je aussitôt, un sourire joueur sur les lèvres. Puis je reprends “Non mais tu rêve, c'est MON lit !” Je m'approche un peu plus de lui, commence à le pousser avec la force d'une huitre. “d'ailleurs je veux m'y coucher. Aller, dehors !” Je ne me montre pas plus directive que ça pour autant ; disons que c'est plus histoire de l'embêter qu'autre chose.

J'aimais jouer, mais j'aimais encore plus gagner. Et là, c'était une petite victoire sur Caroline que je pouvais compter. Bon, j'avais pas gagner grand chose vu qu'on avait rien parié. Du coup, je décidais de dormir ici ce soir. De toute façon, j'avais envie de rejoindre la chambre rose. J'préfère dormir accompagné des filles, y'a pas de mal à ça quand même. Je ris quand elle me demande si elle doit dormir dans le jardin. "Ah, bah toi tu te démerdes". Je lui souris. La belle blonde s'approche alors et commence à me pousser. Mais je ne me laisse pas faire et reste en place, ne bougeant que de quelques centimètres. "Tu me vires carrément ?" Je prends une mine choquée avant de me mettre à rire légèrement. Je saisis les poignées de la jeune femme pour qu'elle arrête de me pousser puis la regarde dans les yeux avec un sourire. "Je t'empêche pas de t'allonger dessus en plus. Y'a assez de place pour deux" balançais-je avec un petit sourire en coin.

Aucune pitié, il était même prêt à me laisser dormir dehors. C'est en tout cas ce que j'en conclus quand il me répond de me démerder. Mine d'être outrée, je le pousse d'autant plus. Mais bon, ce n'est pas mes petits bras qui vont réussir à le déloger. Mais comme on dit, l'espoir fait vivre !  J'ai l'impression qu'il s'étonne presque de voir que je veux le virer. En tout cas, il demande confirmation. “Non, j'essaye seulement.” répondis-je amusée. J'essaye, je ne fais rien de plus. Puis il attrape mes poignées ; stoppée nette, je n'ai plus qu'à écouter sa proposition. Dormir avec lui ? La proposition est tentante, c'est vraie. Et ça règlerait le soucis : tout le monde serait content. Il garde mon lit, et moi aussi, par la même occasion. “Dormir toi, et moi dans le même lit ?” j'arque un sourcil, pensive. Je pèse rapidement le pour et le contre, avant de lui lancer sous un large sourire malicieux. “Est-ce que je dois prendre ça comme des avances ?” Je demande ça de manière presque innocente. Une taquinerie, une nouvelle. Mais finalement, je me laisse tenter, et viens m'allonger à côté de lui. Je m'allonge sur le côté, afin d'être face à lui. “Donc c'est vérifié, j'te fait de l'effet” J'accompagne mon affirmation d'un léger rictus. Conclusion hâtive, mais je ne pouvais pas louper cette occasion.

Bien sûr que non je ne la laisserais pas dormir dehors. Je ne suis quand même pas cruel à ce point. Et si elle tenait vraiment à récupérer son lit, c'est évident que je lui laisserais. Mais pour l'instant, je préfère m'amuser un peu. Je lui propose même de partager le lit. J'suis à moitié sérieux. Parce que oui, j'le dis sur le ton de la rigolade. Cependant, je dois avouer que cette idée est loin de me déplaire. J'préfère dormir accompagné d'une jolie fille, j'passe de meilleures nuits. Je souris à sa question. "Dans le même lit oui. L'un contre l'autre". Je souris légèrement, essayant de rendre la proposition la plus attrayante possible. Des avances ? Je souris de nouveau. "Prends ça comme tu veux.." J'préfère rester énigmatique. J'allais quand même pas tout lui révéler tout de suite, c'était pas amusant. Finalement, la belle blonde s'installe à côté de moi. Je me tourne également sur le côté pour lui faire face à mon tour. Si elle me fait de l'effet ? Je me mord la lèvre avant de passer ma main dans ses cheveux pour remettre une mèche derrière son oreille. "Non.. Tu me fais pas d'effet du tout.." J'pense qu'on peut sentir dans ma voix que j'suis à des kilomètres de la vérité.

Dans le même lit. Et il ajoute même, l'un contre l'autre. La proposition se complète, s'affine, mais ne perd pas de son attractivité pour autant. Mon sourire s'accentue mais je ne lui rétorque rien. Je lui demande si je dois voir ça comme des avances ; il ne me répond pas précisément, et une nouvelle fois, préfère jouer la carte du mystère. De toute manière, je ne tarderais pas à en avoir la réponse de moi-même en me risquant à m'installer à ses côtés. Allongés l'un à côté de l'autre, nous nous faisions à présent face. Mon regard parcourt chaque détail de son visage avant de se planter dans son regard. Alors, je lui fais de l'effet ? Alors que ses lèvres répondent négativement, une de ces mains vient me recoiffer une mèche rebelle. Ses actes, sa voix, son regard, tout me pousse pourtant à croire le contraire. Alors presque timidement, j'esquisse un sourire bien plus doux. Néanmoins, je m'en tiens à ses mots, et poursuis sur sa lancée. “tant mieux...” Ou pas. Mais je continue. “Comme ça nous pouvons partager les mêmes draps sans pour autant qu'il y ait la moindre ambiguïté ” J'insiste, même si clairement, mes mots sonnent faux et que le sourire qui borde mes lèvres est complètement contradictoire avec ces derniers.

Je vois le sourire de Caroline s'intensifier suite à mes paroles. Je la tente et elle accepte. J'pense qu'on a très bien compris tous les deux ce que pense l'autre. Y'a une réelle attirance. Dans un jeu comme ça où on vit les uns sur les autres, c'est impossible de se contrôler. Alors je joue avec elle, profite du moment où nous sommes seuls. J'espère que personne ne va rentrer, car clairement j'avais envie de passer du temps avec elle. Non, je n'avais plus du tout envie de faire la sieste, j'avais trouvé bien plus intéressant. Je vois le sourire de Caroline et comprend très bien qu'elle partage mes pensées. On est aussi nul l'un que l'autre pour cacher ce qu'on veut au fond. Je souris à ses paroles, jouant le jeu avec elle. "Exactement. Puis.." Je glisse ma main de son bras à sa taille puis sa hanche sans la quitter des yeux. "J'peux être tactile, sans que tu crois que j'ai des idées derrière la tête.." Bien sûr que j'en est. Je le cache tellement mal. Mais c'est bien parce que j'ai pas du tout l'intention de le cacher.

Notre petit jeu prenait une nouvelle tournure. On jouait avec le feu, clairement, mais j'osais croire que ça valait le coup. L'un comme l'autre, on ne se quittait pas des yeux. Pas la moindre ambiguïté... Bien sûr. Il le confirme, à son tour. Mais une nouvelle fois, à l'aide de mots, pas de ses actes. Délicatement, je sens sa main sa balader le long de mon bras pour atteindre mais taille puis se déposer sur ma hanche. Je ne rétorque rien, je ne le repousse pas non plus, me contente de soutenir son regard perçant. Ainsi, il pourra être tactile sans pour autant que je pense qu'il ait des raisons derrières la tête. Je pouffe un discret rictus. Hum hum. Mais bien vite, je reprends mon sérieux et laisse mon regard retrouver ses iris argentés. A mon tour, je laisse ma main s'aventurer sur lui. Mes doigts longent délicatement son bras, jusqu'à son torse où je viens jouer avec le col de son t-shirt. “Nous partageons une relation parfaitement platonique.” A force de le rabâcher, on pourrait presque croire qu'on essaye de s'en convaincre. Si seulement.

J'aimais bien ce petit jeu qui s'était installé entre nous. En même temps, j'aimais séduire. Et une fille aussi jolie que Caroline, je ne pouvais qu'adorer ça. Le jeu de séduction continuait donc, tandis que ma main se baladait sur son corps. Je souris légèrement lorsque la belle blonde fit de même, s'arrêtant sur le col de mon t-shirt. Notre relation, platonique ? On aimerait y croire tiens. Mais même les téléspectateurs devant leur écran ne se feraient pas duper. Je souris, m'approchant finalement d'elle. "Parfaitement.." Répétais-je. Je collais alors mon cors au sien, passant ma main dans son dos. "Et même si je t'embrassais, ça resterait purement amical.." Je souris avant de m'humidifier les lèvres. Finalement, j'approche mon visage du sien, vient frôler ses lèvres. Joueur, je viens même mordiller sa lèvre inférieure avant de lui sourire. Je joue encore un peu, laisse mes lèvres quelques millimètres, laissant le plaisir à la belle blonde de choisir si elle mettait fin à cette distance ou non.

Une relation purement platonique. On se fout quand même un peu de la gueule du monde, là. Mais le jeu était amusant ; il rendait les choses plus tentantes encore. Alors qu'il appuyait mes dires, il vint réduire la distance qui nous séparait. Sa main dans son dos, j'étais désormais collée à lui. Dire qu'il y a 5 minutes nous faisions un jeu de regards comme deux enfants ; le jeu était à présent nettement plus adulte. S'il m'embrassait ? Je reste accroché à son expression, curieuse de savoir s'il allait s'exécuter ou se résorber. Mon regard glisse un instant sur ses lèvres avant de reprendre place sur ses yeux. Il s'approche, dangereusement. Il frôle mes lèvres des siennes, les nargue, en quelque sorte avant de venir mordiller ma lèvre inférieure. Ce n'était pas désagréable, loin de là. Ca ne faisait que renforcer la tension qui planait dans l'atmosphère. Il ne me quitte pas, reste toujours aussi proche. Je ne réfléchis pas plus longtemps, et me jette dans la gueule du loup. Ma main glisse jusqu'à dans sa nuque afin d'y exercer une pression pour approcher plus encore son visage du mien, et lui voler, impunément, le baiser dont il venait de parler. De l'extérieur, ce dernier n'avait rien d'amical, et pourtant, il parait qu'il l'ait. J'appuie ce baiser, le laisse s'étendre sur de longues secondes avant de le clôturer en lui mordillant la lèvre inférieure à mon tour. Je me détache doucement de mon camarade avant de lui demander, joueuse. “Purement amical ?”

Je sens la tentation dans ses yeux. D'ailleurs, il doit y avoir la même lueur dans les miens. On ne se laisse pas aller et on décide de jouer un peu avec le feu. Alors je la cherche, la taquine. Viens voir jusqu'où elle est prête d'aller. Si elle est capable de tenir encore ou si elle va craquer. Bien sûr, je préférerais qu'elle succombe. Et si elle ne le fait pas, je ne me ferais pas prier. Le regard de la belle blonde divague sur mes lèvres avant de reprendre possession de mes yeux. Je souris de nouveau. Finalement, Caroline m'attire contre elle et met fin à cette séparation. Je ferme les yeux, prolonge le baiser. Il est doux, tendre. La jeune femme y met fin, me mordille la lèvre. Je souris de nouveau puis me mordille la lèvre avant de réouvrir les yeux doucement. "Une amitié proche.." Je ris légèrement avant de poursuivre. "Je peux te montrer un baiser un peu moins amical si tu veux.." Tentée ? Je suppose. Du coup, je me redresse un peu pour venir la surplomber. Je souris avant de venir l'embrasser dans le cou un instant. Mes mains sur ses hanches, je finis par venir lui donner un baiser bien plus passionné que celui d'avant. Venant titiller rapidement sa langue avec laquelle je m'amuse.