(23/10 - 15h15) You can keep a secret ? - Caroline

La semaine était bientôt finie. Le temps passait clairement plus lentement ici, l'ennui et l'enfermement ça aidait à cela. Einstein avait raison avec sa théorie de la relativité. Le temps ralentit et s'accélère selon l'endroit où tu es. -Bon même si là on parle d'endroits dans l'univers, pas sur la terre; mais on s'en fout- Allongé donc sur mon canapé, un paquet de jeu de cartes en main, clairement je m'ennuie. Je réfléchis aux possibles secrets de la maison quand quelqu'un passant juste devant moi, je n'en manque pas l'occasion de m'en faire ma prochaine occupation. « Caroline c'est ça ?» Demandai-je à la jeune blonde. Je commençais à assimiler les prénoms et sans vouloir me vanter, je les retenais assez facilement, je pense pouvoir te citer le prénom de tous les habitants à l'heure actuelle. « Tire une carte. Ca me donnera un indice sur ton secret. » lui demandais-je en lui tendant mon paquet de cartes gardant bien le soin de rester allongé. On en faisait trop dans cette maison, pas besoin de m'en demander plus.

Vendredi. Déjà vendredi. Les jours filent et défilent. Et cela, bien trop rapidement à mon goût. Bientôt, le premier sortant,... oui, vu comme ça, ça passe trop vite. Alors on essaye de profiter au maximum. Néanmoins, c'est toujours évident. Il y a des après-midi comme ça, un peu lourde et un peu molle à la fois. Chacun rêvasse un peu dans son coin. Et personnellement, je n'en fais pas plus pour autant. Prélassée sur mon lit, je ne m'occupe à rien d'autre qu'à laisser mes pensées divaguer sur maintes et maintes sujets. Puis finalement, elles s'arrêtent sur un gâteau, ou un morceau de tarte. Quelque chose qui se rapporte obligatoirement à quelque chose, que là, tout de suite, j'engloutirais bien. Pensées de grosses. Oui, je l'assume. Mais au fond, on est tous un peu gros, dans l'âme ; à part les anorexiques, mais ce n'est pas pour rien que c'est considéré comme une maladie. Enfin bon, passons. Je sors donc de ma caverne pour me diriger vers la cuisine, curieuse de voir ce que ces placards ont à m'offrir. Mais dans ma course, je fus arrêtée par un colocataire. Bastien. Le mystérieux blond de la baraque. « exact » répondis-je aussitôt. Je m'arrête donc devant lui, l'observe un instant. Il me tend un paquet de cartes, me demande de tirer l'une d'elle dans le but d'avoir un indice sur mon secret. Je l'observe d'abord curieuse, avant de m'amuser de sa réplique sous un large sourire. « dans ce cas j'ai aucune raison de le faire... » Mais bon, il y a peut-être moyen de s'arranger, qui sait. Je me rapproche un peu plus. « un indice contre une carte ? » demandai-je sous un sourire charmeur, joueuse, mais consciente du ridicule de ma proposition.

C'était donc bien Caroline, je ne me trompais jamais depuis le début. Je suis pas mentaliste pour rien. Alors un prénom c'est hyper facile à retenir. Bref, je lui tendis les cartes pour qu'elle en tire une, mais elle était pas chaude. Elle disait n'avoir aucune raison de le faire et demanda un indice contre une carte. Elle a de l'espoir c'est bien. « Tu crois pas à ce genre de conneries j'espère ? Je suis mentaliste pas médium. » Les médium c'est des escrocs. Déjà parce que quand t'es mort, t'es mort et tout simplement parce que tirer une carte au hasard ne va pas faire de toi une quelconque personne. Après je peux éventuellement faire de la psychométrie, mais c'est un peu aléatoire et pas sûr que ça marche sur une carte qu'elle touchera dix secondes. « J'ai pas besoin de cartes pour te cerner. » dis-je avant de ranger mon paquet de cartes dans la poche. « Je vois que ton nom de famille commence par R et finit par R. » Mais quel incroyable mentaliste je suis !